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PETER JACKSON, L'HOMME LE PLUS IMPREVISIBLE DE LA COMTE
 Impossible de mettre Peter Jackson dans une case. Seule définition simple : c’est un réalisateur néo-zélandais. Il est né il y a 40 ans, le jour d’Halloween, ce qui explique peut-être des choses. Car ses trois premiers films sont sacrément dérangés : BAD TASTE, 75 minutes réalisées tout seul, est un délire gore et stupide, devenu culte. Ce n’est rien : MEET THE FEEBLES est une comédie musicale trash, en animation, et BRAINDEAD le film le plus gore du monde. Hilarante, hénaurme, au-delà de toute raison, cette suite de scènes cultes (ah, le massacre à la tondeuse à gazon) a, de plus, un scénario qu’on soupçonne autobiographique. Le film remporte le Grand Prix à Avoriaz en 1993 et met Peter Jackson en tête des « cinéastes cultes ». Statut qu’il s’empresse de renverser avec CRÉATURES CÉLESTES, qui reste dans les « inclassables », mais proche des chef-d’œuvres. Ce portrait de deux adolescentes boulottes, solitaires, fans d’opéra et d’Orson Welles, qui versent peu à peu dans la démence meurtrière, transcende tous les genres. Le film révèle Kate Winslet (avant TITANIC) et rafle de nouveau des prix, mais catégorie « auteur » : Lion d’argent à Venise et nomination à l’Oscar du meilleur scénario. Puis Peter Jackson se perd dans la grosse production américaine FANTOMES CONTRE FANTOMES, même si le film porte une étrange marque. Du coup, il retourne en Nouvelle-Zélande pour un nouveau délire, FORGOTTEN SILVER, faux documentaire et auto-portrait parodique, qui affirme carrément que l’histoire du cinéma s’est faite autour d’un génie oublié, un réalisateur néo-zélandais des années 20 ! Avec le travail stupéfiant sur l’image de FORGOTTEN SILVER, Peter Jackson semblait avoir tout tenté. Il était prêt pour son vieux rêve, l’adaptation du SEIGNEUR DES ANNEAUX. Il n’est pas le seul à en avoir eu envie, mais personne n’osait assumer la folle ambition de ce projet hors-normes. En réalisant trois films en même temps, pour sept à huit heures de montage final, avec un budget monstrueux et la pression des fans, il fait de nouveau preuve d’un courage unique. Janvier 2003.
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