J'ai toujours aimé les bandes dessinées. Aussi loin que je me souvienne, je me revois avec des albums entre les mains. Cela remonte à la période où j'habitais à moitié chez mes grands-parents à Pessac. Il est vrai que se trouvait chez eux la collection -à peu près- complète des magazines Spirou et Tintin des années 1950 et 60 achetée à l'époque par ma mère et mon oncle. Pendant les vacances, je passais des heures -des journées- à dévorer les aventures en feuilleton d'Olivier Rameau ou de Buck Danny, jusqu'à en perdre l'appétit, le sommeil et la notion du temps. Plus tard, lorsque mon oncle déménagea, il laissa ses albums cartonnés en dépôt chez mes grands-parents. Je pus donc lire des récits complets au lieu des feuilletons proposés par les magazines. Ma collection, basée sur des classiques de cette époque -Alix, Astérix, Blueberry et trois Tintin- ne cesse de s'agrandir pour atteindre aujourd'hui, au bout de 28 ans, les 700 albums, dont 60 dédicacés. Ce n'est pas une très grosse collection mais elle s'inscrit dans une moyenne honorable. Au collège, un de mes camarades, Thomas Arrivé, me parla d'un festival international de la BD se tenant chaque année à Angoulême. J'y allai l'année suivante, et c'est l'un de mes rendez-vous incontournables depuis. C'est pour moi l'occasion de rencontrer des auteurs, jeunes ou mythiques, inconnus et surtout bourrés de talent. Je suis par exemple très fier d'avoir une signature de Jacques Martin et deux dédicaces d'Eddy Paape, deux dinosaures de l'âge d'or. J'ai aussi pu lier connaissance avec le scénariste Eric Corbeyran, qui m'a dédicacé une demi-douzaine d'albums. Malgré leur grand talent, je ne courtise pas les stars, les Hermann (Comanche, Les Tours de Bois-Maury...), les Rosinski (Thorgal), Moebius ou Bilal (La Trilogie Nikopol). Je m'intéresse plus particulièrement à la nouvelle vague francophone, que je trouve très talentueuse. Je lis aussi des mangas, ces bandes dessinées japonaises en petit format, mais ce sont les séries que je regardais à la télévision étant enfant ou adolescent : Les Chevaliers du Zodiaque (Saint Seiya en V.O.) ou City Hunter (plus connu en France sous le nom de Nicky Larson).
La passion étant très onéreuse financièrement et temporellement, ma collection se borne aux albums, alors qu'il y a un gros marché des "goodies" de la BD : maquettes, vêtements, ustensiles, posters, montres... J'ai tout de même acheté un CD-ROM reprenant la trame scénaristique de la série best-seller XIII, à la forte répercussion médiatique. Il est dommage que certains auteurs se fassent rares, comme Roger Leloup (Yoko Tsuno), Philippe Luguy (Percevan) ou William Vance (XIII), ou encore qu'ils traitent leurs fans comme des crétins (Caza, Le Monde d'Arkadi, Loisel, La Quête de l'Oiseau du temps) ; cela nuit à leur popularité. Mais j'en connais des tas qui se feraient damner pour obtenir une bafouille de Moebius (Aedena, L'Incal...).
