SPORT ET BD

Le sport, activité populaire née d’un désir de divertissement physique de l’aristocratie (on pense au football), ou du « bas peuple » (la soule), a connu une structuration de ses compétitions et de ses règles au début du 20ème siècle. La bande dessinée, héritière d’une tradition d’illustration des textes éducatifs, rencontre aussi les faveurs du public. Ces deux divertissements se sont rencontrés à de nombreuses reprises. Au travers de divers commentaires, nous allons tenter de donner quelques repères. Merci à Alix, webmaster du site BDThèque, de nous avoir permis d’utiliser sa base de données si riche pour compléter cette page. Vous pouvez accéder aux fiches des séries en cliquant dessus.

Nous allons tout d’abord évoquer le cas de trois « pionniers » du genre, dans le domaine franco-belge.

Les Pieds Nickelés

L’un des premiers à faire faire du sport à ses héros de papier fut René Pellos, père graphique des Pieds Nickelés. Ancien sportif de haut niveau (il participa aux JO de 1924), il devient dessinateur caricaturiste pour L’Intransigeant et Match. En 1948, il reprend le dessin des Pieds Nickelés, créés par Louis Forton. Il leur fera pratiquer nombre de sports : football, plongée, tir, course… Parmi les héros populaires des temps épiques de la BD, on pourra également citer Lili et Charlot.

Michel Vaillant

Le grand héros de la bande dessinée sportive reste toutefois Michel Vaillant. Jean Graton dessine dès les années 1950 les aventures de dizaines de sportifs, spécialisés dans beaucoup de disciplines, de la voile à la boxe, en passant par la voltige aérienne et le hockey sur glace. Mais c’est Michel Vaillant, pilote automobile émérite, qui aura l’honneur d’avoir une longue série consacrée dès 1957. le succès est tel que le héros de papier est aussi populaire que ses confrères réels, transcendant un thème (le sport, donc), par ailleurs moribond. Malgré un trait assez statique et un ton moralisateur, la série a su perdurer. Jean Graton quitte les éditions du Lombard pour fonder sa propre structure et donner libre cours à son inspiration sans limite sur le sujet. Pour en savoir plus, vous pouvez visiter le site du fan-club, mais aussi le site officiel. Un film adapté de la série a même été réalisé en 2003.

Les séries de Raymond Reding.

Le troisième « promoteur » du sport dans la BD est Raymond Reding. Dans les années 1950, il lance plusieurs séries combinant sport et intrigues policières ou fantastiques. Parmi celles-ci, la plus connue reste Eric Castel, narrant les aventures d’un footballeur de génie. Mais on peut citer Jari (tennis), Vincent Larcher (foot et aventures fantastiques) ou encore Section R (série la moins sportive du lot, même si les héros sont d’anciens champions olympiques). Le rythme et les valeurs véhiculés par les séries de Reding peuvent paraître surannés, mais le coup de crayon et la rigueur des éléments sportifs forcent le respect.

Au sein de l’école franco-belge, signalons des albums d’anthologie tels Les Schtroumpfs olympiques, Astérix et les Jeux olympiques… Franquin fera revêtir également à ses héros (Spirou et Fantasio, Gaston Lagaffe) le short.

Puisque nous avons débuté avec les pionniers franco-belges, nous continuerons avec leurs héritiers, pas uniquement belges ou français.

Alain Chevallier

Ancien assistant de Jean Graton, Christian Denayer crée dans les années 1970 sa propre série relatant les aventures d’un pilote automobile. Plus dynamique et intéressante que Michel Vaillant, la série n’aura cependant que peu de succès. A noter la parenté du nom des deux héros : Michel ==)Alain, Vaillant==)Chevallier (merci Piehr)

Le Boxeur

Un schéma simpliste : quand on lui parle (première case), le boxeur frappe (seconde case) ! Le dessin de Leif Tande est assez agréable.

C’est du sport

Un titre qui recouvre en fait des historiettes destinées à montrer l’absurdité de la nature humaine. Critique acerbe servie par l’excellent dessin de Prado, un très bon album.

Carton Jaune

« Coupe du Monde de football, 1938. un jeune joueur passe de la misère des rues de Tunis à la gloire. Soudain courtisé de toutes parts, l’attaquant vedette voit son ascension menacée par les déflagrations de l’Histoire ». dommage que sur un sujet aussi intéressant, l’auteur Didier Daeninckx ait décidé de tout condenser en un seul album, à la fois touffu et bavard.

Ceux qui t’aiment

Etienne Davodeau, connu pour ses peintures « sociales » sans complaisance (Rural), s’attaque à un nouveau fait de société : l’adulation relative aux sportifs de heut niveau et, partant, aux dérives du sport en général, notamment au phénomène de starisation qu’il connaît. C’est un ouvrage qui appelle la polémique, autant sur le fond que sur le traitement formel. Difficile de rester insensible.

Le Cercueil de Course

Un pilote automobile se rend de nuit sur un circuit où son mécanicien répare son bolide. Des phares allument la nuit sur le circuit et le pilote se lance à sa rencontre. Il découvre un squelette au volant qui lui propose une course bien étrange. un album original, servi par le trait si particulier de David B.

El Afrit Sportif

Une caricature douce-amère du sport algérien, à travers le parcours d’un athlète surdoué qui se lance avec bonheur dans le vélo et la boxe.

Franky Snow

Franky Snow est un adepte des sports extrêmes. Son goût pour l’impossible l’entraîne, avec ses amis, dans des situations inextricables… Découvert dans le magazine Tchô !, le surfeur à la mèche bleue n’enthousisasme pas les foules, la faute à de sgags répétitifs malgré un dessin plutôt agréable.

Gong

Anton Plavel, grand boxeur, va perdre le match du siècle. Mais il est amoureux de la femme de celui qui l’a payé pour se coucher. Celui-ci et d’autres vont payer. Sur cette trame sombre, Laurent Astier a livré un album intense, tout en contraste, mais, semble-t’il, assez creux scénaristiquement. A lire pour le traitement graphique et le découpage en particulier.

Lone Racer

Trois anciens champions automobiles tentent de noyer leurs souvenirs de compétitions ratées. Un album léger et agréable (style cartoon) sur le mal-être.

Nanouche

Jeune et belle cascadeuse, Nanouche n’hésite pas à repousser les limites de l’impossible pour le fun et les bonnes causes. Une série sympathique, bien dessinée, mais ayant connu très peu de succès.

Quarterback

Un célèbre joueur de football américain, à la carrière émaillé de soufre et de scandales, est retrouvé poignardé dans un parking. Ce décès provoque la panique dans son club… Une plongée inédite dans le football américain, bien servie par le dessin honnête de Kerfriden et le scénario angoissant de David Chauvel, orfèvre en la matière.

Les Rubipèdes

Dans les années 1980 et 1990, le desinateur de presse Michel Iturria a retranscrit dans le journal Sud-Ouest son amour pour le rugby au travers de petits gags très fidèles. Patrimonial.

TNT

TNT est un boxeur de seconde zone. Un jour il est payé pour se coucher. Le dessin de Mahler peut sembler trop simpliste par rapport au sujet. Mais une lecture attentive permet d’apprécier le tissu à la fois complexe et clair des relations et des enjeux entre les personnes.

Quittons à présent la sphère d’influence européenne pour nous tourner vers la culture orientale. Il faut savoir qu’il existe au Japon un manga (= image dérisoire) pour chaque aspect de la vie quotidienne. Le sport n’échappe pas à cette tradition. Nous allons donc passer en revue ceux qui ont été traduits et publiés en France.

Captain Tsubasa (Olive et Tom)

Un jeune prodige du ballon rond atteint les sommets, d’abord avec l’équipe de son école, puis en sélection nationale. Connu pour une diffusion télévisuelle au succès retentissant, cette série est aussi un succès en librairie, avec 37 tomes pour l’histoire originale, plusieurs séries parallèles, des suites, des préquelles. Pas très réaliste, mais profondément sympathique.

Coq de Combat

Ryô, 16 ans, craque et tue ses parents. Envoyé en maison de correction, il passera par les pires brimades. Presque malgré lui, il découvrira le karaté. La crudité de certaines scènes ne dessert pas le propos, qui suit l’évolution du personnage.

Hikaru no Go

Un enfant un peu désoeuvré découvre un jour un jeu de Go habité par l’âme d’un ancien maître très puissant. Dès lors, il trouve un but à sa vie. Malgré un style narratif un peu enfantin, la découverte du jeu de Go est assez fascinante.

I’ll

Ce manga décrit le passage à l’âge adulte de deux adolescents à la carrière déjà tracée. Malgré un dessin pas désagréable, seuls les amateurs de mangas semblent apprécier…

Let’s Volleyball !

Un shojo-manga en 3 parties distinctes, réunies par le thèmes du volley-ball. Malheureusement desservi par un dessin médiocre et un scénario indigeste, il est représentatif d’une certaine production nipponne.

Naruto

Dans le village d’origine d’un maître ninja de légende, le jeune orphelin Naruto est prêt à tout pour obtenir son examen de ninja. Un savoureux mélange d’action et d’humour, servi par un dessin riche en détails.

Nori Taka

Un collégien chétif décide de se mettre à la boxe thaï. Il se bat contre des adversaires de plus en plus forts. Une intrigue répétitive, un humour scato/petites culottes. Un comique essentiellement visuel qui a la particularité de proposer quelques notions techniques sur le combat.

Rookies

Un enseignant décide d’aider ses élèves à réaliser leurs rêves. Au point de relancer le club local de base-ball. Plein de bons sentiments.

Slam Dunk

un lycéen n’arrive pas à sortir avec des filles, à cause de sa taille, 1m87. un jour celle dont il est moureux lui propose de jouer au basket pour trouver sa voie. Bourré d’humour (surtout à cause des mimiques des personnages), il s’agit d’un bon divertissement.

Le sport a également fait l’objet de nombreux albums d’humour à l’intérêt plus ou moins important. On citera le Football de Mordillo, Football Carnage, Le Mini-Guide du Basket, Tennis en folie, Le Vélo, Les Arts martiaux, Le Golf de A à Z (ainsi que les arts martiaux, le roller, la voile, l’équitation, le judo, le rugby… tous chez Source/La Sirène). Le sport est également présent dans les « grandes » séries d’humour : Gaston Lagaffe, Cubitus, Léonard ? Le Petit Spirou, Astérix (Astérix et les Jeux Olympiques), Les Schtroumpfs… A noter, pour être complet, que le journal L’Equipe a réalisé une exposition sur ce thème de « Sport et BD », dans la ville d’Angoulême, en janvier 2002. un livre édité par L’EQUIPE reprend l’essentiel de l’exposition.

Page réalisée en partenariat avec

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et BDThèque

Merci également à CoeurdePat pour son coup de main.